jeudi 24 mai 2007

10 questions pour un prédicateur - Tim Keller

Comme annoncé précédemment, voici la première entrevue effectuée auprès d’un prédicateur, Tim Keller.

Pour ceux qui ne le savent pas, Timothy J. Keller est un auteur, orateur, ainsi que le pasteur fondateur de Redeemer Presbyterian Church à New York, dans l’état du même nom. Vous pouvez trouvez ici une biographie plus complète.

1. Quelle importance donnez-vous à la prédication dans la vie de l’Église en général?

C’est central, mais ce n’est pas seul au centre. Le ministère pastoral est aussi important que la prédication, et le ministère d’un membre de l’assemblée est aussi nécessaire que le ministère d’un ouvrier mis à part. Je ne voudrais pas les répartir dans une hiérarchie – ils sont interdépendants. Mais le ministère pastoral et le ministère des gens de l’assemblée ne peuvent pas remplacer la prédication.

2. En un paragraphe, comment avez-vous découvert vos dons de prédication?

J’ai préché environ 200 différents messages par exposition par année, et ce pendant mes neuf premières années de ministère (de 24 à 33 ans). À cette époque j’étais considéré comme bon et intéressant, mais je n’ai jamais reçu beaucoup de commentaires disant que j’étais spécialement bon. J’ai beaucoup appris avec beaucoup de travail.

3. Combien de temps est-ce qu’il vous faut (en moyenne) pour préparer un message?

Je suis pasteur d’une grande église, et j’ai une grande équipe, alors je donne la priorité à la préparation du message. J’y passe 15 à 20 heures par semaine. Mais je ne conseillerais pas à de jeunes ouvriers de prendre autant de temps. La meilleure manière de devenir un bon prédicateur est de beaucoup précher, ainsi que de passer beaucoup de temps à travailler avec les gens – c’est comme ça qu’on ne devient pas un simple commentateur de la Bible, mais un prédicateur en chair et en os. Quand j’étais pasteur sans beaucoup d’équipiers, je passais 6 à 8 heures à préparer un message.

4. Est-ce que c’est important que le message contienne un idée ou un thème majeur? Si oui, comment est-ce que vous le déterminez?

Je ne sais pas si j’irais jusqu’à dire qu’il n’y a qu’une seule grande idée à chaque fois. En général, c’est une bonne discipline pour les prédicateurs, parce que ça aide à être clair. La plupart des textes ont trop de contenu pour qu’un prédicateur le couvre une seule fois. Il faut être sélectif. Mais parfois, un texte d’une bonne taille pour un message a deux ou trois idées majeures qui sont trop valables pour qu’on les ignores.

5. Quel est l’aspect le plus important dans le style d’un prédicateur, et que devrait-il à tout prix éviter?

Il devrait à la fois être chaleureux, et parler avec autorité, ou force. C’est difficile à faire, puisque nous allons en général d’un côté ou de l’autre, selon le tempérament. (Et beaucoup ne montrent ni chaleur ni force en prêchant.)

6. Quel type de notes utilisez-vous (si vous en utilisez)?

J’utilise un plan très détaillé, avec beaucoup de phrases-clé dans chaque sous-point, écrit mot à mot.

7. Quels sont les plus grands dangers qu’un prédicateur devrait éviter?

Il me semble que c’est une trop grande question pour vraiment y répondre. Pour chaque chose qu’un prédicateur devrait faire, il y a un danger associé à éviter. Par exemple, la prédication devrait être biblique, claire (pour l’esprit), pratique (pour la volonté), saisissante (pour le cœur), chaleureuse, puissante, et christocentrique. Il faut éviter les opposés de toutes ces choses.

8. Comment réconciliez-vous la préparation pour le message avec les autres responsabilités importantes?

Voir mes remarques à la question 3. C’est une grande erreur que d’ériger la relation d’aide et le leadership en opposition contre la préparation de messages. C’est seulement en travaillant avec les gens qu’on peut devenir le prédicateur qu’on doit être – quelqu’un qui reconnaît le péché, qui sait comment fonctionne le cœur, quels sont les combats des gens, etc. La relation d’aide et le leadership sont une préparation de message, en quelque sorte. Plus précisemment, c’est une préparation de prédicateur, pas seulement de prédication. La prière également prépare le prédicateur, pas seulement la prédication.

9. Quels sont les livres sur la prédication qui ont le plus influencé votre propre prédication?

Les prédicateurs britanniques ont eu un bien plus grand impact pour moi que les prédicateurs américains. Et les prédicateurs américains qui ont été les plus influents (par ex. Jonathan Edwards) étaient principalement britanniques de toute façon.

10. Comment procédez-vous pour prendre soin ou encourager de futurs pasteurs à se développer?

Ce n’est pas quelque chose que j’ai beaucoup fait, et je n’en suis pas ravi. En ce moment, je rencontre deux jeunes prédicateurs dans mon équipe qui prêchent régulièrement aussi. Nous parlons spécifiquement de leur prédication et de leur préparation.

NB. Je rappelle que cette entrevue (et la série en entier) a été effectuée par Colin Adams, et est reproduite avec son autorisation.



Infos:
  • Je trouve cette idée futuriste un peu inquitante...
  • Si vous avez aimé le premier film tiré des "Chroniques de Narnia", découvrez la bonne nouvelle d'un deuxième livre porté à l'écran, celui de "Prince Caspian".
  • Des bruits de retour aux urnes planent déjà, après combien de semaines, déjà??

Série - 10 questions pour un prédicateur


Voici la première série que je vais poster dans ce blog, "10 questions pour un prédicateur". Cette série d'entrevues vient du blog d'un prédicateur écossais, Colin Adams (aussi connu comme "Unashamed Workman" sur la blogosphère - voir ma liste de blogs). Il a généreusement accepté que je traduise et reproduise l'excellent travail qu'il a fait.

Cette collection d'entrevues consiste en 10 questions qu'il a posé à quelques prédicateurs d'expérience, afin de nous faire profiter de leurs acquis, habitudes et méthodes, dont peuvent certainement apprendre tous ceux qui prêchent, occasionnellement ou régulièrement.

La variété de méthodes, de disciplines, et d'une foule d'autres détails (le temps de préparation, les notes utilisées, les outils d'études) peuvent aider à forger ou affiner notre propre méthode de préparation de messages.

Je compte publier les entrevues de cette série à raison d'une par semaine environ, ce qui vous permettra de digérer entre temps (et même peut-être de mettre en pratique) la quantité d'information partagée par chacun de ces prédicateurs.

Encore merci Colin pour ta collaboration!




Info:

  • Après le film, vous pouvez maintenant jouer à "Left Behind", et voir la démo du jeu.
  • Voici un projet un peu inquiétant...
  • Si comme moi vous débutez dans la publication sur le net, voici un site qui aide et explique très clairement, en anglais seulement.

lundi 21 mai 2007

Retours à Rome


Il y a un peu plus d'une semaine, le Dr Francis Beckwith, alors directeur de l’ETS, annonçait son retour vers l'église catholique romaine. Sa résignation comme directeur de la Société Théologique Évangélique a été applaudie par certains, décriée par d’autres.

Vous pouvez voir plus de détails dans cet article du 427 ½, ou bien sur le site même de l’ETS.

Cette nouvelle est suivie de près par un autre départ pour Rome, cette fois par un professeur de philosophie luthérien, le Dr Robert Koons, de l'université du Texas. Je ne jette pas la pierre, mais je déplore la décision de ces hommes, quelles que soient les raisons

Il semble qu’il y ait une tendance aujourd’hui, pas seulement des évangéliques qui deviennent catholiques, mais plutôt un oeucuménisme, au détriment de la doctrine.

Le document « Evangelicals and Catholics Together », écrit il y a une dizaine d’années, a été signé par nombre de catholiques, mais aussi des évangéliques éminents et influents, parmi eux le controversé Pat Robertson, ainsi que J.I. Packer. Vous pouvez lire le livre Reckless Faith
par John MacArthur qui consacre une bonne partie de l'ouvrage à ce document. ( Je ne sais pas s'il existe en français)

Pourquoi tant de protestations? Un rapprochement n’est-il pas préférable aux conflits que l’histoire nous relate? J’ai entendu cette phrase il y a une semaine dans un rassemblement par « Focus on the Family » : « Je suis près à tout pour l’unité des églises ».

Et bien pas moi.

Non pas que je sois pour les guerres de religions, loin de là, mais l’unité au détriment de la doctrine n’est pas un pas en avant. On ne peut pas changer la vérité des Écritures, on y adhère, ou on s’en éloigne.

Ceci étant dit, je prie que notre Dieu agisse à travers ces évènements, et même si je ne crois pas que l'Église catholique reviendra sur ses dogmes et traditions, je crois que des hommes peuvent encore être transformer par la puissance de la parole de Dieu, que ce soit dans une cathédrale, un église, ou un temple hindou.

Jésus est « la vérité » (Jean 14. 16).


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Infos:

  • Culture : Aujourd'hui, c'est la fête de la reine au Canada, et celle de Dollard, ou journée des patriotes au Québec. C'est pas si compliqué... tant que c'est férié!!
  • Humour : Spiderman n'a qu'a bien se tenir...
  • Politique : La transition présidentielle en images.